Loïc Sanschagrin-Thouin veut encourager les Québécois à bouger davantage

Loïc Sanschagrin-Thouin veut encourager les Québécois à bouger davantage

Diplômé de Polytechnique en génie électrique, Loïc Sanschagrin-Thouin a toujours aimé se pencher sur des problèmes concrets et développer des applications pratiques pour les régler. Fervent pratiquant du vélo, il a eu la chance, lors de ses études, de travailler sur un projet personnel de création d’un odomètre pour calculer la distance parcourue. Ne trouvant pas d’emplois qui lui convenaient à la fin de ses études, en 2017, il a eu l’idée de créer un instrument de mesure de puissance d’un cycliste en calculant son énergie produite (wattage).

« Je venais de finir un triathlon et je voulais voir le lien entre l’effort fourni en vélo et le résultat, explique-t-il. J’ai commencé à chercher des capteurs existants et les solutions proposées coûtaient plus de 1 000 $ ! Cela m’a vraiment fâché parce que, en plus, il fallait remplacer des pièces sur le vélo. Les meilleures données étaient réservées à une classe élitiste alors que le vélo demeure très populaire au Québec et ailleurs dans le monde. »

Il a donc vu le potentiel de son propre besoin de créer des technologies et, par le fait même, de répondre aux besoins des cyclistes d’ici et d’ailleurs. En 2018, il fonde LS Tech+.

« J’ai parlé avec un ami de l’université et nous avons commencé à travailler sur un prototype, ajoute-t-il. Nous avons fait beaucoup de chemin depuis, mais la vision que j’avais était de créer des technologies qui permettent d’augmenter la pratique du sport et de la rendre plus agréable. Nous avons fait pas mal de choses depuis 2018. J’ai pu embaucher cinq personnes et nous avons réalisé plein d’itérations. »

Loïc Sanschagrin-Thouin a pu bénéficier de plusieurs programmes de financement, dont Futurpreneur et Créavenir de Desjardins. Grâce à ces financements, Loïc Sanschagrin-Thouin a pu commencer à travailler sur son entreprise à temps plein en 2021. En 2022, l’entreprise émergente a réussi – et même dépassé – sa campagne de sociofinancement sur La Ruche.

La solution, le Wattza, est un capteur de puissance très simple à installer sur le vélo en quelques minutes. Contrairement aux autres dispositifs disponibles, il ne remplace aucune pièce. Il ne pèse que 85 grammes et fonctionne avec une batterie rechargeable. Il comprend un bouton d’alimentation pour l’allumer et l’éteindre, ainsi qu’une boîte rigide faite de nylon. Pour le moment, il est compatible uniquement avec les pédales Look Keo et Shimano SPD-SL. Le capteur, au coût de 455,99 $, peut même être utilisé sur 2 ou 3 vélos. Loïc Sanschagrin-Thouin vise une importante clientèle de cyclistes qui veulent améliorer leur performance avec les données. Les ventes en ligne ont démarré et les premières livraisons devraient commencer sous peu.

Pour tâter le terrain, Loïc Sanschagrin-Thouin est allé voir une dizaine de magasins de vélo de la région de Sherbrooke en leur présentant son concept. Il a également fait des entrevues d’une heure avec des cyclistes pour voir leurs besoins et a réalisé un sondage en ligne auquel une centaine de personnes ont répondu. Le président fondateur de LS Tech+ vise aussi d’autres marchés sportifs : la natation, les sports aquatiques comme le canot et le kayak et même le volleyball. Il envisage même de créer des solutions pour les entraîneurs pour mieux travailler auprès de leurs clients.

LS Tech+ est l’une des sept PME lauréates des Bourses Jeunes Entreprises 2023 de l’Association québécoise des technologies. Loïc Sanschagrin-Thouin connaissait déjà l’association et en était membre, mais cette bourse lui permettra, au cours de la prochaine année, d’avoir accès à du réseautage ainsi qu’à du mentorat. Il a commencé par participer au Big Bang en octobre.

« J’ai économisé 1 500 $ pour cet événement formateur où j’en ai appris beaucoup sur la gestion d’équipe, le leadership, la créativité et l’intelligence artificielle. J’ai hâte au début du mentorat et il y a aussi le gros événement Vision PDG cet hiver. »

Loïc Sanschagrin-Thouin voudrait que Wattza devienne un produit qui se vende à l’international, en Europe, aux États-Unis et ailleurs. Il aimerait aussi établir des ententes avec des équipes d’analystes et de financiers à grande échelle. Il a déjà appuyé financièrement deux jeunes Québécois qui ont lancé le projet « Alaska Patagonie : La grande traversée » à titre personnel et voudrait poursuivre ce genre d’engagement avec son entreprise.

« Je veux soutenir des gens qui ont des projets originaux et ambitieux en sport et développer d’autres outils pour l’entraînement. Je veux aider à augmenter le nombre de gens qui font du sport », conclut-il.