Solotech a su tirer profit de la pandémie, estime son PDG Martin Tremblay

Solotech a su tirer profit de la pandémie, estime son PDG Martin Tremblay

Le domaine du spectacle a été l’un des plus frappés par la pandémie, les salles de spectacles ayant fermé du jour au lendemain. Solotech, entreprise québécoise qui oeuvre dans les secteurs de l’événementiel, la technologie et les équipements, en sait quelque chose. Pourtant, a expliqué Martin Tremblay, PDG de l’entreprise, lors d’une conférence à Vision PDG, grâce à la diversification de ses activités, elle s’en est quand bien même sortie.

Revenons d’abord sur la carrière de Martin Tremblay qui, même s’il a toujours été à l’emploi d’une entreprise, se sent entrepreneur. Il a commencé sa carrière dans le milieu de la technologie en 1998 à titre de président d’Ubisoft. Huit ans plus tard, il quitte Montréal pour devenir président des studios mondiaux de Vivendi Universal Games. C’était au moment même où le géant français du divertissement entamait une transaction avec Activision pour créer Activision Blizzard. En 2008, il est nommé président de Warner Bros. Interactive Entertainment. « Ce fut l’expérience de ma vie, lance-t-il. Puis, en 2017, je suis rentré au bercail pour me joindre à Solotech, une boîte qui a les meilleurs actionnaires, le meilleur conseil d’administration et une équipe incroyable. »

Solotech est présente dans 18 lieux au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. On lui doit les spectacles d’Adele à Las Vegas et de Harry Styles, pour ne nommer que ceux-là. Avant la COVID-19, en février 2020, l’entreprise connaissait une croissance pluriannuelle constante. Une nouvelle équipe de direction venait d’arriver et des acquisitions étaient prévues à l’international.

« Ce devait être une année record, se souvient Martin Tremblay. Pour moi, en 25 ans de carrière, ce fut la période la plus difficile pour ma famille, mes amis et, quand on ajoute l’entreprise, c’était beaucoup sur mes épaules. »

Son premier appel fut à son banquier. L’institution financière a été un réel soutien pour Solotech, tout comme le gouvernement fédéral, dont l’assistance a permis à l’entreprise de repartir rapidement quand les choses sont revenues à la normale. Sans les subventions, l’impact sur Solotech aurait aurait été encore plus important pour son équipe et ses employés. Cependant, pour son patron, il fallait d’abord et avant tout créer de la valeur. Les activités événementielles représentent une partie importante des revenus de l’entreprise, et elles on été grandement impactées avec la pandémie. Solotech s’est alors repliée sur ses activités d’intégration de systèmes audiovisuels.

La pandémie a également donné l’occasion de faire des acquisitions. « Nous avons regardé les deals avec les gens qui en avaient besoin, dit-il. La tolérance au risque est différente chez les uns et chez les autres.

« Dans notre domaine, le marché secondaire n’existe pas, indique le PDG de Solotech. Les transactions ont créé de la valeur. Nous avons fait une acquisition auprès d’un monsieur de Nashville qui travaillait dans la musique country et nous avons fait une acquisition qui a été bénéfique par la suite. En 2021, parce que nous nous sommes diversifiées, cela nous a permis l’année suivante de retrouver les mêmes revenus qu’avant la COVID.  La COVID nous a obligés à modifier la façon de créer de la valeur. »

L’un des éléments central de cette réussite revient au fait que la direction a rassemblé l’équipe pour qu’elle suive. « Être différent, c’est ne pas faire ce que les autres font, ajoute-t-il. Il faut avoir un edge. On doit innover et être un agent de changement. Et je suis un gars super prudent, je vérifie les chiffres plusieurs fois. Ultimement, il faut que l’organisation soit profitable. » Et quand on parle de profitabilité, il faut savoir qu’Amazon a mis 28 ans avant d’être profitable, illustre-t-il. Martin Tremblay rappelle que dans le sud des États-Unis, la pandémie n’existait pas. Le Royaume-Uni a aussi redémarré rapidement ses activités. Solotech a donc pris des risques, mais des risques calculés.

Autre élément qui a fait en sorte que l’entreprise fondée il y a plus de 45 ans a du succès : l’importance accordée aux données. Avec un inventaire significatif de pièces d’équipements qui se promènent à travers le monde, il faut savoir où celles-ci se trouvent et quelles utilisations en sont faites. « Cela prend des données, de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage machine. Je le réitère, le succès à l’international, on l’a vraiment. On pense global, mais on déploie localement », conclut-il.