À travers ses différentes formes de gouvernance, LG2 a trouvé aujourd’hui sa voie

À travers ses différentes formes de gouvernance, LG2 a trouvé aujourd’hui sa voie

LG2, la plus grande agence de publicité indépendante au Québec, a été créée il y a 30 ans et a connu des changements dans la direction depuis trois décennies. L’agence qu’on connaît notamment pour les publicités de lait et de Bell a travaillé avec les plus grandes marques et les plus importants annonceurs. Lors d’une discussion avec Josée Lanoue, présidente directrice générale de Praeneste Technologies, Claude Auchu, associé, président et chef de la direction de LG2, a raconté comment l’agence s’était transformée avec le temps. Il a su capter l’intérêt des participants à Vision PDG, un événement organisé par l’Association québécoise des technologies (AQT).

Pour rester pertinent, une entreprise comme LG2 doit miser sur les gens et leur créativité. Lorsque l’on travaille dans le secteur de la créativité, il faut prendre en compte la notion de curiosité. Sans cette curiosité, il s’avère impossible d’évoluer et d’avancer.

« Lorsque je suis arrivé à LG2 en 2006, l’agence comptait 75 personnes et je n’aurais pas mis 25 cennes sur le fait que je deviendrais un jour PDG, raconte Claude Auchu. En fait, dans la vie, je voulais créer des bandes dessinées. Des gens m’ont fait confiance et, à cause de mon parcours, je me suis rendu compte que bien des choses étaient possibles. »

À l’automne 2020, LG2 a posé un geste important : l’agence a délaissé ses bureaux au centre-ville pour s’installer au Technopôle Angus, dans l’est de Montréal et ce, en pleine pandémie. En choisissant de quitter le centre-ville de Montréal, LG2 avait réfléchi à l’impact qu’elle aurait sur son environnement, mais aussi sur ses employés. Avant de passer à des locaux de 25 000 pieds carrés à d’autres de 47 000 pieds carrés, l’entreprise a évalué comment cela changerait les habitudes de ses employés dans leurs déplacements.

L’entreprise fondée par Sylvain Labarre et Paul Gauthier a connu différents changements au fil des ans. En 2016, des actionnaires ont racheté l’agence et la gouvernance s’est complètement transformée, Claude Auchu est devenu président exécutif du groupe, ce qui ne voulait pas dire grand-chose, dit-il avec le recul. L’agence, qui comptait à l’époque 200 employés, oeuvrait surtout dans les marchés de Québec, Montréal et Toronto. D’anciens directeurs généraux sont devenus présidents.

« Toutes les conditions étaient là pour un échec, estime Claude Auchu. Deux ans plus tard, je suis devenu PDG, président de LG2 Montréal et président du conseil d’administration, c’était beaucoup de chapeaux ! Le jour où l’on a complètement le contrôle, il faut être capable de s’en détacher. »

En 2022, l’entreprise a pris un nouveau virage optant pour une gouvernance responsable, en mettant sur pied un conseil d’administration ouvert sur l’extérieur dont la présidente est Monique Leroux. Aujourd’hui, LG2 compte 24 présidents et Claude Auchu n’est plus président du c.a. « Cela faisait sept ans que nous avions un conseil avec les associés de chaque marché, explique-t-il. Le changement de gouvernance a aidé à synthétiser pour que les gens comprennent les choses. » Monique Leroux est allée chercher des gens en dehors de LG2, dont Joe Strolz, vice-président opérations de Shopify, Julie Tremblay, administratrice de sociétés, Nathalie Francisci, présidente exécutive régionale de Gallagher, Norman Jaskolka, chef de la direction de Sweet Park Capital et président du conseil du Groupe ALDO et Ravy Por, directrice exécutive et leader du Centre d’excellence en intelligence artificielle et technologies émergentes de KPMG Québec. Ces gens se sont réunis, à ce jour, deux fois, l’une en octobre dernier et l’autre en janvier 2023. Claude Auchu se demande pourquoi l’entreprise n’avait pas fait ce choix plus tôt.

Qu’on se le dise, LG2 n’est pas à vendre, malgré certains appels du pied, donc un de la la Caisse de dépôt. « Dans notre milieu, on fonctionne beaucoup par acquisitions, note le PDG. Nous croyons qu’il est plus avantageux de donner des comptes à nos employés et clients que de rendre des comptes à une entité à l’extérieur du Canada. Nous avons transformé le modèle, mais pas les fondements. On dirait que quand on parle de local, c’est bon pour les pommes, mais pas pour les entreprises. » LG2 veut résolument demeurer indépendant.

Pour retenir les employés, LG2 a misé sur une culture du bien-être. Dans l’agence, on valorise les talents. Si aujourd’hui, tout repose sur la guerre des talents, Claude Auchu affirme que la prochaine guerre sera celle de l’impact, c’est-à-dire de gouvernance, d’environnement et de social.

« Aujourd’hui, les jeunes ne veulent pas travailler, ils veulent se réaliser, dit-il. Nous sommes d’ailleurs dans le processus de devenir B Corp. »

Aux yeux du patron de LG2, si la première génération de dirigeants de l’agence avait misé sur le Québec, la sienne vise une croissance au Canada et la prochaine se tournera vers l’Amérique du Nord et l’Europe. Comme mot de la fin, pour lui, dorénavant, tout est question d’impact.